Tangerest une ville située dans le nord du Maroc sur le détroit de Gibraltar. Elle a une riche et longue histoire, ayant été sous le contrôle de nombreuses civilisations différente à partir du 5ème siècle avant JC. La ville est en cours de développement et de modernisation, avec des nouveaux projets touristiques le long de la baie
Des passagers quittent un ferry en provenance de Tarifa dans le port marocain de Tanger, le 15 juin 2022. - Copyright © africanews FADEL SENNA/AFP or licensors Dernière MAJ 16/06 - 1408 Maroc Après des années de blocage lié à la pandémie de Covid-19, Hanane se réjouit de fouler à nouveau le sol marocain. Résidant en Europe, elle a enfin pu reprendre le ferry pour traverser le détroit de Gibraltar, et rejoindre ses proches au Maroc pour passer les vacances d'été. "Les autorités du port aident les gens qui sont perdus", explique Hanane. "Ils remplissent leurs papiers et leur indiquent où ils doivent aller. C'est bien, ce n'est pas comme avant. Avant, personne ne s'occupait de vous, vous deviez vous débrouiller tout seul. Mais heureusement, le Maroc commence à changer progressivement". Le Maroc avait rouvert ses frontières maritimes l'été dernier avec plusieurs pays, sauf avec l'Espagne, avec qui Rabat avait un différend diplomatique. "Je réside en Espagne. Je suis venue en famille, avec mon mari et mon fils", continue Sihame. "La Fondation Mohammed V nous a beaucoup aidés. Grâce à Dieu, tout s'est très bien passé". "J'arrive d'Espagne. Je suis content du système de solidarité de la Fondation Mohammed V", ajoute Taib Sahli. "Vive le roi. Tout est parfait, Dieu merci." 3,3 millions de personnes et plus de 750 000 véhicules avaient traversé le détroit en 2019. Articles Connexes
Cetunnel dans le détroit permettra de favoriser les échanges commerciaux et l’influence européenne et nord-américaine sur le continent africain, fait savoirVoto en Blanco, précisant que Washington compte sur le Maroc pour réaliser ce projet stratégique que soutiennent l’Espagne et le reste de l’Europe.Les États-Unis placent au cœur de ce projet, le
Réservé aux abonnés Publié le 29/11/2017 à 1906, Mis à jour le 29/11/2017 à 2015 Le port de Tanger Med, au Maroc. ROMUALD MEIGNEUX/SIPA/ROMUALD MEIGNEUX/SIPA Le port marocain sur le détroit de Gibraltar fête ses dix ans. Les Nations unies ont classé le pays à la 16e place mondiale en matière du transport maritime, surpassant l'Égypte et l'Afrique du Sud. Avec Tanger Med, le Maroc compte bien jouer dans la cour des grands pays portuaires. Le port, sur la rive sud du détroit de Gibraltar, à quatorze kilomètres des côtes portugaises, a fêté en juillet ses 10 ans. Le terminal de transbordement, qui peut accueillir les plus grands porte-conteneurs, se revendique le premier d'Afrique en capacité 9 millions par an, disputant la première place en traitement autour de 3 millions à Port-Saïd en Égypte. D'ici à 2025, après l'ouverture d'un nouveau port, nous pourrons intégrer le top 20 mondial, vise Fouad Brini, président de Tanger Med. Nous sommes connectés à plus de 170 ports et 70 pays.»La connectivité maritime est un facteur clé d'attractivité, insiste-t-il. Les Nations unies Cnuced ont classé le Maroc à la seizième place mondiale sur ce critère, surpassant l'Égypte et l'Afrique du Sud et loin devant les autres pays africains. À côté des deux ports de conteneurs, deux autres ont été construits pour les passagers 2,7 millions en 2016 et… Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 69% à sa liberté, c’est cultiver sa à lire votre article pour 0,99€ le premier mois Déjà abonné ? Connectez-vous
Conseilspour traverser en bateau le détroit de Gibraltar et arriver à Tanger ou Ceuta Pour arriver au Maroc depuis l’Espagne, si nous ne voulons pas prendre l’avion, nous devrons passer par les ports du sud. Le trajet le plus court est de traverser le Détroit de Asilah. Comment se rendre à Asilah, points d’intérêt. 22 mai, 2019. Asilah se situe à 50 Km au Sud de Tanger sur
Les compagnies maritimes ont repris progressivement, mardi, leurs services passagers à travers le détroit de Gibraltar. Le port Tanger Med a commencé à accueillir les navires à passagers en provenance des ports espagnols, français et italiens, alors que les ferrys ont repris leurs activités entre le port Tanger Med et le port espagnol de Tarifa, en plein respect du dispositif spécial de lutte contre la Covid-19, toujours en place pour protéger et sécuriser le parcours des passagers piétons et en véhicules au sein du port. Le port Tanger Med propose 20 liaisons quotidiennes, le reliant aux ports d’Algésiras, Barcelone Espagne, Marseille, Sète France et Gênes Italie, alors que le nombre de liaisons devrait augmenter dans les prochaines semaines avec la reprise du trafic passagers et l’approche de l’été. Les liaisons maritimes pour les passagers ont repris progressivement à partir du port Tanger Med à destination des ports espagnols, français et italiens, a annoncé Kamal Lakhas Directeur du Port Tanger Med Passagers, dans une déclaration à la presse, soulignant que l’ensemble des autorités et des services sont totalement mobilisés pour réussir cette reprise dans les meilleures conditions de confort et de sérénité pour les voyageurs ». En coordination avec l’autorité portuaire espagnole de la baie d’d’Algésiras sud de l’Espagne, avec laquelle Tanger Med collabore de manière exemplaire, les passagers piétons et en autocar peuvent accéder au port Tanger Med à partir d’aujourd’hui, tandis que les passagers en véhicules pourront accéder au port Tanger Med à partir du 18 avril », a-t-il expliqué, rappelant que les laissions maritimes à destination de la France et de l’Italie ont repris depuis hier. Et de rappeler que durant la période de fermeture due à la pandémie, Tanger Med s’est engagé dans un programme d’amélioration de ses services aux voyageurs d’une enveloppe totale de 85 millions de dirhams, visant le réaménagement de la gare maritime pour les passagers piétons, le renforcement des ombragés dans les installations portuaires, la mise en place d’un nouveau circuit supplémentaire pour les passagers en véhicules pour l’amélioration des temps de passages, et le renforcement des services prodigués aux passagers aires de jeux pour enfants, salles d’attentes, salles de prières…etc. Concernant le port de Tanger Ville, qui propose une seule liaison maritime le reliant au port espagnol de Tarifa, le premier navire à accoster ce matin, après plus de deux années de fermeture en raison de la pandémie. Le Commandant et directeur des opérations du port de Tanger Ville, Moahmed Maghazi, a indiqué qu’après deux années de fermeture, le port de Tanger Ville a accueilli aujourd’hui un groupe de passagers, affirmant que le port est parfaitement prêt, en coopération et en coordination avec toutes les parties prenantes autorités locales, sécurité nationale, douanes, agents de santé aux frontières et autorités portuaires, afin d’assurer les conditions sûres et saines pour le transit et l’accueil des voyageurs ». Dans une déclaration à la MAP, il a relevé que deux liaisons maritimes seront programmées entre les ports de Tanger Ville et de Tarifa dans le premier jour de la reprise des liaisons maritimes, pour les passagers piétons, alors que ls passagers en véhicules seront accueillis à partir du lundi prochain, ajoutant que le nombre des liaisons maritimes devrait progressivement augmenter avec le retour du trafic maritime au niveau pré-Covid. Le ministère du Transport et de la Logistique avait annoncé, lundi, la reprise progressive des services passagers entre les ports marocains de Tanger Med et de Tanger ville et les ports espagnoles d’Algesiras et de Tarifa, dans le cadre du rétablissement des liaisons maritimes entre le Maroc et l’Espagne. avec MAP Rejoignez et recevez nos newsletters
Unechose est sûre, le projet reste d’actualité, d’autant que les deux pays ont exprimé leur volonté de travailler ensemble pour son développement en mettant sur pied un comité mixte hispano-marocain et deux sociétés d’études : la Société espagnole pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA) en Espagne, et la Société nationale
Navires au mouillage face à l’enclave britannique de Gibraltar Nora Mareï, juillet 2010. 1Depuis toujours, le détroit de Gibraltar est un espace observé et convoité, dont les fonctions ont évolué à chaque époque de l’histoire. L’ouverture du canal de Suez, en 1869, a cependant accéléré son destin. Il devient le goulet majeur des routes maritimes en provenance d’Asie. La grande route impériale des Indes, celle du pétrole arabo-persique, ou encore celle des produits manufacturés asiatiques passent systématiquement par Suez et donc Gibraltar pour les échanges entre l’Europe et l’Asie Charlier, 1990 ; Guillaume, 1999 ; Marcadon, 2004. Il n’est alors pas nouveau de parler de mondialisation en ce qui concerne le détroit de Gibraltar. Toutefois, son rôle évolue rapidement depuis la fin des années 1980. Il a ainsi été placé sur l’échiquier maritimo-portuaire contemporain par l’amateur danois Maersk. Ce dernier, à l’origine de changements structuraux dans les logiques du transport maritime conteneurisé, a choisi comme port pivot à l’échelle mondiale le port d’Algeciras sur le détroit de Gibraltar. Il place ainsi le détroit au cœur des restructurations du transport maritime mondial et en fait un observatoire des changements Vigarié, 1995 ; Guillaume, 2005 ; Frémont, 2007. 2Malgré ce rôle grandissant sur la scène maritime mondiale, les régions frontalières du détroit de Gibraltar, l’Andalousie d’un côté, le Tangérois de l’autre, sont des régions pauvres et à la périphérie des centres économiques de leur pays respectif. Par l’émergence d’une dynamique portuaire conquérante, elles ont pourtant réussi à s’accrocher aux flux mondiaux passant quotidiennement à leurs pieds. Dans quelle mesure, cet arrimage aux grands flux maritimes circumterrestres influence-t-il le développement des territoires de rivage ? 3En proposant un regard global sur cet espace terraqué, l’objectif de l’article est d’analyser les enjeux territoriaux d’un espace qui semble plus animé par la mer qui se trouve en son centre que par ses rivages. La première partie évoque la manière dont ce passage maritime international est devenu une plaque tournante de la mondialisation des échanges. Ensuite, un retour à une échelle plus locale permet de révéler les risques de ruptures spatiales engendrés par cet arrimage mondial. Enfin, dans une réflexion sur les solutions à apporter à cette désarticulation entre un système mondialisé et des marges qui peinent à en profiter, la perspective d’une gestion commune des rives du détroit est envisagée. Illustration 1 - Localisation des ports du détroit et des activités péri-portuaires Source Nora Mareï, 2008. Le détroit de Gibraltar, une plaque tournante pour la mondialisation des échanges 4Sans être à la tête d'une zone de production internationale ou de consommation de masse, il est rare qu’un espace maritime devienne un lieu d’escale pour les grands navires de la flotte mondiale. Pourtant sur le détroit de Gibraltar, la spécialisation dans le stockage et la redistribution des conteneurs à l’échelle internationale, associée à une forte activité de ravitaillement des navires, ne sont pas loin d’en faire une aire d’arrêt incontournable sur la grande autoroute maritime Est-Ouest. Le détroit de Gibraltar devient un espace original où se croisent le dense trafic marchand alimentant les échanges entre Europe et Asie, et une circulation humaine de plus en plus intense, révélatrice des liens historiques entre l’Europe et l’Afrique. L’ensemble de ces flux hisse le détroit de Gibraltar au rang des détroits du Pas de Calais ou de Malacca en termes de trafic maritime international 97 000 à 100 000 navires par an et la nature de ces flux en fait un espace observatoire de la mondialisation des échanges. Une plate-forme multisite d’éclatement des conteneurs 5En à peine dix ans, la situation monopolistique du port d’Algeciras pour les trafics conteneurisés a été bouleversée par l’arrivée d’un concurrent de poids sur l’autre rive, le port marocain de Tanger-Med, et par une situation de saturation des infrastructures du port andalou. 1 L’ensemble des trafics portuaires sont données par les autorités portuaires. Il existe des chiffre ... 6Sous l’impulsion du général Franco et de sa politique de développement de pôles industriels en 1965, le petit port d’Algeciras devient un port d’intérêt national. La localisation de ce nouveau pôle industriel est évidente, face à Gibraltar, le gouvernement franquiste étale raffineries, sidérurgies et centrales électriques. Le fond de la baie d’Algeciras devient une véritable zone industrialo-portuaire ZIP dont les effets se font sentir encore aujourd’hui puisque une part importante des trafics du port est à imputer aux vracs liquides 39 % et aux vracs secs 5 %. Pourtant, ce ne sont pas les effets de cette industrialisation lourde qui sont les plus étonnants. Les décisions prises durant les deux décennies suivantes vont bouleverser le sort du port espagnol. En effet, l’arrivée de l’armement Sealand en 1975, puis de Maersk en 1986, vont faire d’Algeciras l’un des premiers ports européens de la conteneurisation. Dès lors, le trafic conteneur ne cesse de croître et le port d’Algeciras, doté en services et infrastructures spécialisées apportés par les opérateurs, s’impose en Espagne, en Europe et en Méditerranée. Exprimé en nombre de conteneurs équivalent vingt pieds EVP, son trafic le situe au cinquième rang européen en 2007 près de 3,3 millions d’EVP ; il talonne, parfois surpasse, Gioia Tauro à la tête des trafics méditerranéens ; et se hisse au premier rang espagnol devant Valence 2,4 millions d’EVP et Barcelone près de 2,1 millions d’EVP1. Ce développement portuaire est visible par des extensions spectaculaires de terminaux avançant dans la baie le terminal Juan Carlos I 69 ha dédié à Maersk ; et les extensions de Isla Verde Exterior 121 ha, dont les premiers quais ont ouvert durant l’été 2010, et qui ont vu l’arrivée de l’armement coréen Hanjin. Malgré cet imposant déploiement, le port est proche de la saturation. 7Presque quarante ans plus tard, un scénario semblable se produit sur l’autre rive du détroit. Le Roi du Maroc annonce à l’occasion du discours du trône, le 30 juillet 2002, le lancement d’une opération d’aménagement d’envergure à 40 km à l’est de Tanger. Il s’agit de construire ex nihilo un port en eau profonde, structuré principalement autour de terminaux à conteneurs. Chacun de ces terminaux a trouvé rapidement son concessionnaire, de sorte que les travaux de la première phase, démarrés en 2003, ont permis de faire tourner les deux premiers terminaux en 2007. L’opérateur Maersk, à travers sa filiale APM Terminals y a vu une aubaine afin de consolider sa position sur le détroit. Au regard des 2 millions d’EVP enregistrés en 2010, l’initiative semble couronnée de succès. Une zone stratégique pour le premier opérateur mondial 8Tanger-Med et Algeciras sont des ports similaires, à classer dans la catégorie des hubs c'est-à -dire des plates-formes d’accueil et de redistribution des conteneurs à une échelle qui peut être régionale ou internationale. Ils sont caractérisés par un taux de transbordement extrêmement élevé plus de 85 % pour le port d’Algeciras et près de 96 % pour le port de Tanger-Med. Ce taux évoque en quelque sorte le trafic perdu pour l’arrière-pays et permet de les décrire comme de simples lieux de triage des boîtes » afin de les transférer d’une ligne à l’autre. Pourtant, cette fonction les place au cœur des réseaux maritimes des plus grands opérateurs mondiaux. Illustration 2 - Réseau secondaire lignes feeders de l’armateur Maersk en Méditerranée au départ de ses trois hubs janvier, 2011 Source Services feeders ; réalisation N. Mareï, 2011. 9Les stratégies de Maersk en Méditerranée sont révélatrices de l’importance d’un hub dans le réseau maritime d’un transporteur conteneurisé. Le premier opérateur mondial a incontestablement un avantage en Méditerranée par un investissement sur trois passages maritimes le binôme Algeciras/Tanger-Med sur le détroit de Gibraltar, Gioia Tauro sur le détroit de Messine et Port-Saïd sur le canal de Suez. Ce système permet une couverture complète de la zone méditerranéenne grâce à la mise en place d’un système en hub and spokes. En effet, les hubs sont placés au plus près de la grande route maritime Est-Ouest, la localisation sur les passages internationaux est alors idéale. A partir d’un hub la multiplication des liaisons en arborescences feeders permet de multiplier les destinations finales illustration 2. Cette logique réticulaire permet aux porte-conteneurs géants d’éviter de dévier de l’axe Est-Ouest et donc d’effectuer des rotations plus importantes sur cet axe, tout en augmentant la zone de desserte grâce au réseau secondaire. Cette pratique du hub and spokes, légitiméepar les économies d’échelle qu’elle permet et les succès d’opérateur comme Maersk, marque un changement d’époque dans le processus de restructuration du transport maritime mondial et dans la fonction portuaire. Ces activités deviennent de plus en plus enchaînées aux logiques de la logistique internationale Ducruet, 2005 ; Frémont, 1996. Une station de service de la mondialisation 10Aux croisées des routes maritimes internationales, le détroit de Gibraltar est devenu la première zone méditerranéenne pour l’approvisionnement des navires en fuel IFO, gas-oil MGO et huile marine MDO. D’une manière générale, de nombreux ports proposent ce genre de services, mais le soutage ou bunkering à gros volumes n’est possible que dans une poignée de zones présentant une situation géographique à proximité des grandes routes maritimes, des installations nécessaires d’accueil des navires et des services complémentaires comme la réparation navale et l’approvisionnement en eaux et en vivres Castillo Manzano, 2001. 2 Isemar / Le Marin, 6-06-08. 11Les ports du détroit ont livré 7,96 Mt de soutes en 2007 4,3 par Gibraltar ; 3,1 par Algeciras dont la moitié est destinée aux navires de Maersk qui fréquentent le terminal Juan Carlos I ; 560 000 t par Ceuta ; et les capacités de soutage de Tanger-Med sont à venir. Ces chiffes restent modestes comparés aux grandes stations de soutage que sont Singapour 32 Mt en 2007, Fujairah dans le golfe Persique 16 Mt ou Rotterdam 13,6 Mt2, même si l’activité a connu un essor considérable puisqu’en 1990 seulement 800 000 tonnes de soutes étaient livrées par les ports du détroit. L’activité est favorisée par la possibilité de soutage sans contraintes de tirant d’eau et les opérations peuvent être réalisées à quai ou en mer par une flotte locale de petits tankers. Le bunkering est néanmoins extrêmement décrié par les associations de protection de l’environnement au nom des risques qu’il engendre pour l’environnement côtier et marin du détroit. Un lieu incontournable de la traversée Europe-Afrique 3 A titre indicatif, 13 millions de passagers ont traversé le détroit du Pas de Calais en 2010 dove ... 12L’intense flux marchand de l’artère maritime Est-Ouest est entrecoupé par un trafic Nord-Sud qui n’a cessé de prendre de l’ampleur au cours du XXe s. Il s’agit d’une part, d’un courant marchand support d’une partie du commerce extérieur marocain avec l’Europe et d’autre part, d’un flux humain de plus de 5 millions de passagers dont 40 % traversent le détroit lors de la période estivale3 illustration 3. Les protagonistes de ce grand va-et-vient saisonnier sont en majorité des marocains vivants en Europe qui vont tels des fourmis », les galeries et remorques de voiture chargées à ras bord, passer un moment dans leur pays d’origine Tarrius, 1992, Arab, 2009. 13Au départ de Sète en France, de Gênes ou Livourne en Italie, de Barcelone, Almeria, Malaga et Algeciras en Espagne, ils embarquent à bord d’un ferry à destination du nord du Maroc. En 2011, une flotte de 31 ferries est opérationnelle sur ces lignes. D’un opérateur à l’autre les critères de confort et de modernisme peuvent différer sensiblement. Matthew Murtland 2011 met en exergue la qualité médiocre des ferries marocains. Cette idée est confirmée par l’âge moyen de la flotte des opérateurs marocains du détroit, IMTC et Comarit, dont les navires affichent respectivement des moyennes d’âge de 35 et 31 ans alors que ceux de FRS, Acciona Trasmediterranea et Balearia, les opérateurs espagnols, ont quant à eux des moyennes d’âge de 17, 16 et 10 ans. Ce décalage qui existe entre une flotte vieillissante et un marché en expansion peut s’expliquer, entre autres, par le caractère extrêmement saisonnier de cette mobilité massive. Illustration 3 - Trafics passagers des ports du détroit et de la mer d’Alboran en 2007 Nora Mareï. Du mondial au local, un espace désarticulé 14Le détroit de Gibraltar est un espace où les circulations humaines et marchandes sont les principales animatrices des territoires. Elles dynamisent les lieux et rythment l’investissement qui consiste au développement d’une nouvelle offre de transport afin d’accueillir des flux en augmentation continue. Par la mise en place de ces infrastructures, principalement portuaires, l’objectif recherché est de s’accrocher aux flux mondiaux ; la gestion de ces flux devrait permettre de créer de l’argent et d’impulser du développement. D’une rive à l’autre, les prises de décisions établissent alors l’infrastructure comme l’instrument essentiel du développement territorial projetant ainsi les territoires dans le mythe politique des effets structurants des infrastructures de transport Offner, 1993. Cependant, la trop forte mise sur un développement capitalistique et économique comporte un risque de dysfonctionnement et de désarticulation spatiale sur un espace littoral sinistré d’un point de vue socio-économique et fragile d’un point de vue environnemental. La construction d’un espace où les intérêts extraterritoriaux priment Opérateurs maritimes et dynamisme portuaire 15L’insertion des ports du détroit dans les principaux réseaux conteneurisés de la planète a comme conséquence une appropriation complète du dynamisme portuaire par des intérêts extraterritoriaux, en particulier ceux des plus grands opérateurs mondiaux du transport maritime Maersk, 1er armateur mondial en 2011 ; CMA-CGM, 3e ; Hanjin Shipping, 9e. S’ils participent à la construction des infrastructures portuaires de dernière génération, leur intérêt, en tant que transporteur, est donc essentiellement de développer leur activité vers les avant-pays marins. Il est donc peu probable que ces opérateurs amènent des possibilités importantes d’enracinement territorial et ceci est d’autant plus vrai que le port concerné est un hub. En effet, la valeur ajoutée de la fonction portuaire est très dépendante du type de trafic, et les conteneurs ne sont pas à ranger parmi les trafics les plus intéressants de ce point de vue. En particulier, l’activité de transbordement est en général peu inductrice de valeur ajoutée locale, elle emploie une faible main-d'œuvre et elle peut être très vulnérable en cas de forte concurrence. Les autorités portuaires qui arrivent à bénéficier de belles plus-values sont celles qui ont développé un fort potentiel industriel et logistique péri-portuaire en investissant, par exemple, dans des zones d’activité spécialisées et extrêmement bien connectées à leur arrière-pays. En ce qui concerne l’autorité portuaire d’Algeciras, la prise en compte de ces principes de massification des trafics est très récente et les moyens mis en œuvre pour y arriver sont encore balbutiants. Tanger-Med, le modèle du développement asiatique importé en Méditerranée 16A Tanger Med, la donne est d’emblée différente car le projet est présenté comme une proposition globale d’aménagement de la région du Tangérois. Il est confié à une agence publique créée en 2002, l’Agence Spéciale Tanger Méditerranée TSMA dont les compétences sont portuaires mais également terrestres puisqu’elle est désignée comme l’aménageur de la Zone Spéciale de Développement ZSD créée pour accompagner le projet. Cependant, comme à Algeciras, la concession des terminaux est dévolue à des sociétés privées Maersk et CMA-CGM ont remporté les plus importantes concessions, Tanger Med s’inscrivant dans une réforme radicale du système portuaire marocain. Si la concession des terminaux conteneurs reste au cœur du projet, l’originalité est à observer dans la création de cette ZSD qui consiste en la mise en place de zones d'activités intégrées et de zones franches logistique, commerciale et industrielle comme celle de Melloussa 600 ha, orientée vers les activités d'exportation et qui accueillera Renault sur 300 ha en 2012. 17Même si le projet a rencontré quelques succès commerciaux grâce à l’arrivée de nouveaux investisseurs au Maroc, le principe même de zones franches interpelle quant à ses effets sur le développement des territoires. En effet, les avantages d’une telle zone sont liés à des législations fiscales extrêmement permissives pas de droits de douane, pas de TVA, pas d’impôts sur les sociétés pendant cinq ans, rapatriement de capitaux en devises étrangères, etc.. Ce sont des zones qui fonctionnent donc de manière isolée par rapport à leur espace d’accueil. Les spécialistes du bureau international du travail BIT reconnaissent la difficulté d’évaluer la contribution de ces zones défiscalisées au développement socio-économique, tout en relevant leurs résultats sur l’emploi, la diversification du tissu économique, et l’attraction des investissements étrangers. Dans cette perspective, l’objectif de faire de la ZSD une zone atelier, place alors les responsables marocains dans une optique complètement différente de celle d’Algeciras. L’appel à l’investissement étranger et la mise en place d’une industrie de main-d’œuvre à vocation exportatrice comme l’assemblage automobile sont alors présentés comme les clefs du développement de la région. De telles entreprises ont connu quelques succès en particulier en Asie Chine, Singapour, Malaisie. Cependant pour de nombreuses zones de ce genre, il est difficile de sortir du cercle vicieux d’une production à faible valeur ajoutée et sans montée en gamme, les effets sur le développement ne vont guère plus loin que la création de quelques emplois sous-qualifiés BIT, 2003 ; Bost, 2007. 18Ainsi, dans un cas comme dans l’autre, les choix politiques en termes d’aménagements portuaires et péri-portuaires semblent loin de l’enracinement territorial tant souhaité sur ces espaces où les besoins socio-économiques sont énormes. D’ailleurs, de manière assez symptomatique, le commerce extérieur marocain n’est responsable à Tanger Med que de 46 228 EVP en 2009, soit moins de 4 % du trafic global du hub. Une dégradation sensible de l’environnement marin et côtier du détroit 19L’intensification de l’activité humaine sur les littoraux peut être source de tensions sur les espaces marins et côtiers environnants, en particulier lorsqu’il s’agit de développer des infrastructures lourdes et dévoreuses d’espace, telles les zones portuaires et industrielles. Un port performant est un port présentant des profondeurs suffisantes afin d’accueillir les plus gros navires de la flotte mondiale et des espaces de stockage conséquents pour héberger, entre autres, les milliers de conteneurs en attente de transbordement ou d’évacuation vers l’arrière-pays. Pour répondre à ces critères physiques de performance, sur les côtes escarpées du détroit de Gibraltar, les ports ont été construits par remblaiement sur les plus grandes baies existantes et par extension de ces remblais en mer. Dans la baie d’Algeciras, 610 hectares ont été gagnés sur la baie en un siècle et le mouvement de remblaiement n’est pas achevé port d’Algeciras et de Gibraltar. Sur le site de l’Oued R’Mel où a été construit Tanger-Med, la phase 1 du projet à consister à construire une centaine d’hectares de terminaux portuaires intégralement gagnés sur la mer illustration 4. Ces constructions lourdes sont responsables de perturbations importantes dans le dynamisme morpho-sédimentaire des plages du détroit érosion au point que plusieurs campagnes de rechargement en sable des plages de la baie d’Algeciras ont été menées ces dernières années. Il faut ajouter à ces remblaiements strictement côtiers ceux des zones rétro-littorales correspondant aux zones d’activités économiques ou logistiques et qui participent alors à l’imperméabilisation des sols dans des zones soumises à de fortes intempéries hivernales. Illustration 4 – Evolution diachronique des infrastructures portuaires de Tanger-Med Source TMSA, images Google Earth ; réalisation N. Mareï. 20Outre ces déséquilibres les plus visibles, il ne faut pas omettre les risques liés à la fonction de zone de transit et d’escale internationale pour une grande partie de la flotte mondiale. Les accidents maritimes ne sont pas rares dans le détroit et leurs effets sont souvent amplifiés par le mauvais temps et la lenteur d’intervention dans des eaux sans souveraineté officielle. Le 12 août 2007, le vraquier panaméen New Flame a heurté le pétrolier danois Torm Gertrud alors qu’il sortait du port de Gibraltar. À la suite de cette collision, le cargo New Flame s'est échoué face à la pointe de l’Europe Gibraltar. Pendant six mois, aucune solution n’a été apportée à l’échouage du bateau jusqu’à ce que le 10 février 2008, une tempête provoque une fuite d'hydrocarbures provenant du cargo, polluant ainsi 1,5 km de côtes espagnoles. La même année le Sierra Nava, navire frigorifique battant pavillon panaméen, s’est échoué sur une plage du sud de la baie d’Algeciras et a contaminé aux hydrocarbures 1 kilomètre de côtes. A ces accidents graves, il faut ajouter une pollution manifeste des eaux causée par des dégazages sauvages, les fuites liées à l’activité de soutage et considérées comme fréquentes par les associations écologistes, les déversements industriels de la baie d’Algeciras et l’évacuation directe en mer des eaux usées de l’ensemble des villes du détroit. 21Tous ces risques marins et côtiers sont retrouvés sur l’ensemble du pourtour méditerranéen où le littoral subit un surinvestissement économique industrie portuaire, tourisme, villes pluri-millionnaires, etc.. Le cas du détroit de Gibraltar n’est donc pas isolé, il interpelle simplement par la suraccumulation et la fragilité visible d’un littoral récemment classé pour sa richesse écologique. Une augmentation des effets de fermeture et d’enclavement spatiaux 22Le dernier risque majeur pour les riverains du détroit est une augmentation des effets frontières ». Ces effets sont dus à l’existence de flux illégaux qui traversent les territoires riverains du détroit de Gibraltar et qui obligent à la création d’une zone mirador » avec systèmes radar de surveillance de détroit SIVE, patrouilles renforcées, et militarisation des frontières, afin de prévenir l’immigration clandestine, le trafic de drogue, la contrebande. 23La configuration politique et géographique du détroit, bousculée par un jeu d’enclaves stratégiquement positionnées et inlassablement contestées et revendiquées, favorise l’émergence d’un courant d’échange illicite. Il s’explique d’une part par le fonctionnement économique des enclaves de Gibraltar et de Ceuta proche de celui d’un port franc et d’autre part par le va-et-vient régulier de travailleurs vivant dans l’arrière-pays andalou ou rifain. L’existence de marchandises détaxées et la possibilité de les faire traverser la frontière moyennant quelques ruses et la corruption de quelques douaniers, alimentent alors régulièrement un courant de contrebande. Cigarettes et alcool en provenance de Gibraltar sont aisément retrouvés dans les rues andalouses ; quant aux Marocains, ils sont à la recherche d’électroménager de tous types en provenance d’Europe. 24Ces flux marchands illégaux sont accompagnés d’une mobilité humaine clandestine stoppée par la coupure d’eau à franchir que représente le détroit et par la double barrière barbelée et militarisée de la frontière de Ceuta. Ces obstacles n’arrêtent évidemment pas les candidats au passage vers l’Europe. Ils rôdent également aux entrées du port de Tanger à la recherche d’une faille dans le système de surveillance leur permettant alors d’embarquer furtivement dans un navire, sous les essieux d’un camion, dans une remorque, etc. Selon une étude du ministère de l’économie et des finances marocain 2008, 0,5 % à 1 % des chargements sont affectés par ces problèmes de sûreté. La migration de l’activité roulier-passager ro-pax vers Tanger-Med, au sein d’un port hors de la ville, aux dernières normes de sécurité, et isolé par la mer d’un côté, la montagne de l’autre, permet d’une certaine manière de remédier à ces difficultés. Pourtant, cette situation présente une part de paradoxe puisque partout dans le monde l’activité ferry est par essence la plus urbaine » des activités portuaires. 25Enfin, d’un point de vue économique, le pari marocain sur les zones franches n’est pas dénué de risques puisqu’il favorise un mitage défiscalisé » des territoires, sans garantie de résorber les équilibres spatiaux, et avec l’éventualité de créer une parcelle de modernité et de richesse aux intérêts exclusivement extraterritoriaux Coudroy de Lille, 2007. Emergent alors le long des côtes du détroit divers îlots politiques, économiques, militaires, qui fractionnent de plus en plus des territoires déjà peu articulés. Le détroit de Gibraltar, un espace pertinent d’intégration territoriale ? 26Parler d’intégration territoriale sur un espace si complexe peut paraître un vœu pieux au regard des modalités politiques, socio-économiques et environnementales qui viennent d’être passées en revue. Or c’est une piste à explorer afin d’articuler le réseau mondial Est-Ouest dans lequel est inséré le détroit et le système local Nord-Sud en demande d’opportunités de développement. Ici, en particulier, le contact fragile entre la mondialisation et ses marges est exacerbé au risque de faire du détroit un simple lieu de transit d’hommes et de marchandises. Penser à une intégration régionale d’un genre nouveau puisque intercontinentale et euro-africaine est alors peut-être une nouvelle voie du développement pour les territoires marginaux et frontaliers de l’espace européen. Les efforts à réaliser en vue d’une intégration régionale 27Un projet de gestion commune d’une zone transfrontalière nécessite, outre une volonté politique forte et partagée, une certaine harmonie sociale, économique et politique entre les participants. Une évolution de ce type sur le détroit de Gibraltar implique alors que la région du Tangérois effectue un véritable rattrapage en terme de développement économique, le projet Tanger-Med se présente comme le reflet des aspirations marocaines. Le Maroc devra également imposer une réelle politique de régionalisation en octroyant à la région [du Rif ou du Tangerois] une responsabilité financière accrue », car la coopération imaginée n’est pas intergouvernementale mais bien interrégionale entre des acteurs et des territoires partageant les mêmes attaches pour l’espace en question Cherkaoui, 2006. D’autant plus que l’Andalousie voisine est une Communauté Autonome avec ses propres instances politiques, financières et législatives. Il est possible d’imaginer qu’au sein de cet espace solidaire, les plates-formes d’éclatement de Tanger-Med et Algeciras coopéreraient, ce qui offrirait une capacité d’accueil de quasi 15 millions de conteneurs pour le détroit, devenant ainsi la première zone conteneurisée de l’espace euro-méditerranéen. 28Toutefois, sans solution politique pour Ceuta et Gibraltar, le statut quo risque de s’éterniser. Certains responsables espagnols accusent même le Maroc de vouloir casser l’économie de Ceuta avec le projet Tanger-Med. Pourtant, une cogestion de Ceuta avec le Maroc et de Gibraltar avec le Royaume-Uni est envisageable en raison de l’évolution socioculturelle des enclaves. Dans ces enclaves les brassages ethniques sont pluriséculaires et la proportion des résidents marocains à Ceuta ou espagnols à Gibraltar a considérablement augmenté. Yves Zurlo 2006 parle, concernant Ceuta et Melilla autre enclave espagnole au Maroc, de laboratoire de convivencia signifiant vie en commun en espagnol. Pourtant, les enclaves semblent évoluer plutôt vers l’autonomie politique que la gestion commune. Les obstacles à l’intégration 29Les obstacles à l’intégration sont encore de taille et ils sont à chercher dans les nombreux paradoxes qui émergent de la trop grande désarticulation entre les enjeux locaux et le système mondial qui s’y superposent. 30En effet, la permanence des réseaux illégaux de l’immigration et de la contrebande est alimentée par les écarts croissants de développement entre les deux rives, et ces réseaux ne cessent de se développer malgré les stratégies sécuritaires de barricadement de l’espace européen. 31Ensuite, la faveur actuelle donnée au développement économique a de nombreux effets pervers. D’un point de vue social, le succès des projets en cours est loin d’être avéré et les voies souhaitables à une inversion des tendances ne semblent pas celles choisies pour le moment. D’un point de vue environnemental, il est certain que les projets en cours se sont complètement affranchis des normes ou des législations qui existent puisque une grande partie des espaces maritimes et terrestres du détroit de Gibraltar sont réglementés par des zonages de protection de niveau régional à européen. 32Ces dysfonctionnements amènent alors à la construction d’un espace paradoxal, mais à l’image du monde, où tout est mis en place pour la fluidité et la gestion optimale des circulations marchandes alors que s’opposent barricades, postes de contrôles et législations discriminatoires aux mobilités humaines. Les premiers pas vers la gestion commune 33Pourtant, le tableau n’est pas complètement sombre sinon il serait illusoire de réfléchir à des perspectives d’intégration. 4 Le Marin, 4-05-07. 34Le Maroc effectue près des deux tiers de son commerce extérieur avec l’Union Européenne dont 22,1 % avec la France, suivie de l'Espagne 13,2 %, de l'Italie 5,9 %, de l'Allemagne 4,2 % et de la Grande-Bretagne 3,6 %4. Cette situation lui a valu d’obtenir, en 2008, un statut avancé avec l’ dans le cadre de sa politique de voisinage. Il est le premier pays sud-méditerranéen à entrer dans cette catégorie et à renforcer ainsi ses liens politiques et économiques avec l’UE dans l’objectif d’intégrer à terme le marché unique européen. Il est, en particulier, un partenaire politique privilégié de l’Espagne puisqu’ils sont souvent obligés de coopérer en matière de gestion des flux migratoires. De 1956 à 2004, soit en 50 ans de relations de voisinage, l’Espagne et le Maroc ont signé 104 accords dont plus d’un tiers concernent le détroit de Gibraltar, les modalités de circulation des personnes et la coopération entre les autorités de frontières Ramón Remacha, 2006. Cette consolidation des liens euro-chérifiens est un préalable à une coopération plus étroite de type intégration frontalière entre le Tangérois et l’Andalousie. Ces régions auraient incontestablement un rôle à jouer dans une politique de voisinage encore plus étroite avec le Maroc, ne serait-ce que dans la réception et la gestion du flux commercial. Une telle situation serait bénéfique à une massification des trafics et à une extension des arrière-pays des ports de Tanger-Med et d’Algeciras. 35Enfin, à l’échelle régionale, ce sont les questions environnementales qui ont connu les avancées les plus significatives. En effet, le 25 octobre 2006, l’UNESCO a approuvé le premier projet de Réserve de Biosphère Intercontinentale, proposé par les comités MaB Man and Biosphere de la région Andalousie et du royaume du Maroc. Le territoire proposé, d’une superficie d’un million d’hectares, est déterminé sur la base du large espace de communication entre le continent européen et le continent africain, constitué par le sud de l’Andalousie et le nord du Maroc, englobant donc tout le détroit de Gibraltar et les nombreux parcs naturels, réserves naturelles, monumentos naturales, et sites d’intérêts biologiques et écologiques des deux rives. La gestion commune de tous ces espaces protégées favorise une politique commune de conservation et d’usage des ressources naturelles, premiers pas communs vers une intégration régionale des territoires frontaliers du détroit de Gibraltar. Conclusion 36Le détroit de Gibraltar est traversé par des flux et des influences multiples, parfois opposés, qui en font un espace original d’observation de la mondialisation et de ses effets sur les territoires. L’espace en question révèle aujourd’hui une offre de transport renouvelée et moderne qui permet une intégration des territoires riverains aux réseaux du transport mondial. Cependant, la faible articulation entre les logiques commerciales d’une part et les intérêts économiques et sociaux locaux d’autre part laisse entrevoir certaines frictions territoriales capables de fragiliser l’espace en construction. S’oppose alors sur ce territoire un espace de la fluidité entretenu par des intérêts extérieurs, celui des flux Est-Ouest, et un espace de la fixité aux réalités multi-scalaires et imposé par les difficultés de la relation Nord-Sud Hesse et Rodrigue, 2004. Les tensions engendrées par la fragilité du territoire invitent alors à une réflexion sur une coopération et une solidarité entre les deux rives afin de dépasser les difficultés liées à la fragmentation spatiale de ce terraqué. 37Unir les deux rives d’un détroit par une coopération transfrontalière est un système qui a déjà fait ses preuves depuis 1997 sur les rivages de l’Øresund et qui est à l’étude sur le Pas de Calais programme européen Interreg IVA France Manche – Angleterre. La difficulté de ce genre de projets réside dans le fait que les rivages d’un détroit sont souvent isolés par la coupure d’eau qui s’oppose à leur mise en contact. En recentrant les enjeux sur la gestion de cette coupure d’eau, ils font alors de la mer le support de l’espace en construction. De séparatrice la mer devient intégratrice, animant ainsi le terraqué qu’elle a formé. Sur l’Øresund comme sur le Pas de Calais, les deux rives sont dorénavant unies par un lien fixe. Projet qui existe sur le détroit de Gibraltar depuis 1869, preuve d’une volonté ancienne de lier les deux rives, et pour lequel des études de faisabilité ont été réalisées au cours des décennies 1980 et 1990. Mais cette union euro-africaine prête encore à controverse, à l’heure d’une Europe de plus en plus protectrice à l’égard de ses frontières extérieures.
tropiques64 01 avr. 2012 16 juin 2020. 0. Tu dois passer le détroit collé á la côte nord du détroit (˜1mn) en l'abordant á -4h de la marée haute..attention ,évites d'avoir du levante et des vents trop établis! tu peux avoir 20nds á 15 mns avant Tarifa, + de 40nds á tarifa, et 10 nds á Gibraltar! attention aussi il y a une
Depuis le début de l'état d'urgence sanitaire décrété par le Royaume le 19 mars dernier pour contenir la propagation du Coronavirus, FRS a décidé de garder opérationnelle la ligne Tanger-Med Algeciras, dans le but de garantir l’acheminement du fret et l’approvisionnement des marchandises. "Sur les sept bateaux qui continuent de connecter le Maroc est l’Espagne, à travers le détroit de Gibraltar, trois sont opérés par FRS. Ces navires font des rotations pour assurer sept départs quotidiennement, assurant constamment le flux du cargo entre les deux pays. Pendant les quatre dernières semaines, ce ne sont pas moins de tonnes de marchandises qui ont été transportées par l’opérateur entre les ports de Tanger Med et Algeciras soit camions TIR plus ou moins", indique-t-on dans un communiqué. Et d'ajouter que FRS applique scrupuleusement les mesures d’hygiène et de sécurité nécessaires à bord de ses navires, permettant ainsi aux transporteurs, membres de l’équipage et personnel à terre de travailler dans des conditions optimales. "La prise de la température de toute personne embarquée à bord, et la désinfection systématique des camions, sont quelques-unes des mesures appliquées, tel que recommandé par les organismes publics de référence au Maroc et en Espagne", conclut le communiqué.
Elleaccueille le port d’Algéciras et, surtout, la Puntas Europa et le rocher de Gibraltar, sous souveraineté britannique. Au sud se trouvent le Maroc et les contreforts du bloc montagnard du Rif, bien visibles dans la partie orientale.
/ Afrique Maroc Publié le 25/06/2017 - 0359Modifié le 25/06/2017 - 1322 Des candidats à la migration au port de Tarifa, le 24 juin 2017. Marcos Moreno / AFP Samedi 24 juin, 224 migrants ont été recueillis en mer au large du détroit de Gibraltar, entre le Maroc et l'Espagne. Ils naviguaient à bord de cinq embarcations chargées de plusieurs dizaines de passagers. Quelques subsahariens figurent parmi les migrants sauvés, mais la majorité est de nationalité marocaine et aurait quitté la côte entre Tanger et Assilah. Une nouvelle migration constatée depuis plusieurs jours déjà . Depuis quelques jours ce sont de nouveaux migrants qui font l'actualité dans le détroit de Gibraltar des ressortissants marocains. Plusieurs dizaines ont été sauvés samedi après avoir pris la mer entre Assilah et Tanger en direction de l'Espagne à bord de grosses embarcations à mouvement a pris de court les associations qui viennent en aide aux migrants comme Caminando Fronteras. Même les subsahariens nous ont fait part de leur étonnement de voir autant de Marocains prendre la mer », confie sa représentante Helana Maleno pour illustrer la surprise ces migrants, on trouve de jeunes hommes qui disent avoir fui la répression dans le Rif, cette région du nord du Maroc secouée par des manifestations de contestation depuis plusieurs mois. Quatre Marocains qui ont réussi à gagner l'Espagne ont d'ailleurs déjà demandé l'asile en dénonçant les arrestations opérées dans les environs d'Al Hoceima ces dernières Helena Maleno, la météo clémente qui a prévalu cette semaine a probablement été aussi un des déclencheurs de cette nouvelle vague d' l'Organisation internationale pour les migrations OIM, plus de 3 000 personnes ont atteint l'Espagne par la mer entre le 1er janvier et le 30 avril. Au moins 59 auraient péri dans leur trajet.
0M5f. 206 349 305 93 100 47 351 210 76
port marocain dans le détroit de gibraltar